Caral

A environ 03h en voiture de Lima  se trouve une déviation avec un panneau indiquant "Municipalité districtale de Supe Zone archéologique de Caral. La ville la plus ancienne d'Amérique".
Et après une demi heure de plus de piste moyennement défoncée on découvre sur une des rives du Rio Supe une très ancienne ville précolombienne qui daterait effectivement de plus de 5000 ans et que faute de mieux ont a baptisé provisoirement du nom du village actuel le plus proche: Caral!
Elle serait la plus vieille ville de structure sociale, commerciale et urbanistique de ce type d'Amérique du Sud et on n'écarte pas encore la possibilité de l'existence de structures plus anciennes encore sous celle-ci!
La chaleur est déjà appréciable en cet endroit avec plus de 35ºC.

Plus de 3000ans avant Jésus-Christ s'élevait à cet endroit une ville organisée avec des temples dont 32 pyramides de différentes tailles et dont la plus haute mesure encore actuellement 28m de haut (mais qui en raison de l'érosion n'a plus sa taille d'antan)

des maisons, des ateliers, des fours, des marchés, des champs sur une extension relativement vaste (entre 62 et 65 hectares (des vestiges ont été trouvé aussi dans des champs actuellement cultivés))
La population locale d'antan est évaluée a entre 5 et 10.000 habitants répartis sur une petite vingtaine de sites (18 répertoriés à cette date dont Caral, Miraya, Lurihuasi, Pueblo Nuevo, Era de Pando, Allpacoto, Peñico, El Molino, Piedra Parada, Aspero, Chupacigarro, Huacache, Cerro Blanco, Cerro Colorado, Jaiva, Pando, Liman et Capilla) et ils se situent de part et d'autre du rio Supe (rive droite et gauche) et sont distant les uns des autres d'environ 2km.
Vallée du rio Supe

Toutefois le vestige de forme rectangulaire que l'on peut apercevoir sur la photographie ci-dessus serait bien postérieur à Caral, il appartiendrait à la culture "Chancay"(1200 après J-C). Toutes les constructions "Chancay" trouvées actuellement se situeraient à l'extérieur de la zone construite par les "Caral" comme par mesure de respect ou d'une crainte quelconque.

Ces habitants qu'ils soient de Caral ou postérieurement Chancay consommaient des poissons comme la sardine, l'anchovette, la corvina, le pejerrey, le bonito, le tollo, la lorna, le jurel, le bagre, des fruits de mer dont des moules de belles taille, du maïs, des haricots, des potirons, des lucumas, des goyaves, des petits pacays, des avocats, des camotes ou pommes de terre douces, de l'aji ou piment, des produits qu'ils cultivent directement ou pêchent mais aussi échangent sur leur marché situé sur la place centrale.
reste d'une moule trouvée parmi de nombreuses autres dans les excavations

Pour assurer la continuité de leur approvisionnement, ils comptaient sur les échanges commerciaux, centralisés en leur marché de la place centrale, la pêche et l'agriculture, mais demandaient aussi aux dieux de les aider à garantir ce bien être.
Pour ce faire, ils sacrifient aux dieux des échantillons de ce qu'ils aimeraient être toujours pourvus du point de vue alimentaire, en brûlant de façon rituelles ces échantillons dans des fours de ces atriums soit spécialement élaborés pour cela, soit qui servaient aussi pour les cuissons alimentaires des prêtres et assistants et autres.


Ils cultivent, importent, exportent aussi différentes autres plantes d'usage aussi variés, comme le coton, des joncs, des cucurbitacés (servant à l'alimentation, mais aussi de récipients lorsque traités adécuatement), l'achiote (Rocou dont les baies enfermée dans des cosses servent de colorant alimentaire, vestimentaire ou de maquillage)

Fleurs et cosses d'achiotes , du huayruro (dont les graines servent à faire des bijoux et le bois des meubles ou matériaux de construction), aussi pour la construction le molle, le Huarango, le Sauce, le carrizo ou la caña brava.
Les archéologues ont aussi trouvé des graines de coton et du coton même, mieux on a trouvé des filets de pêche en coton. La mer se trouvant à plus de 30km de la ville, il est apparu clairement que ce n'était pas les gens de Caral, qui pêchaient en mer, mais ils devaient les fabriquer pour les pêcheurs de ces zones et  les échanger avec ces pêcheurs contre différents types de poissons.

La ville de Caral avait été construite par une population qui était déjà en contact avec des gens de la cordillère des Andes et des Amazoniens, pourtant, selon l'archéologue résident Leonidas Izarra, ils n'auraient pas encore connu l'usage des métaux, ni même celui de la céramique (laquelle ne serait apparue dans la région que vers 1800 avant J-C soit 1200 ans après l'époque Caral).

Pour construire ils utilisaient de gros galets du fleuve tout proche pour casser aux dimensions souhaitées des pierre de graniodiorite, qui seront alors superposées comme des briques et unies grâce à une sorte de mortier essentiellement constituée d'argile. Pour assurer le poli des pierres taillées, ils utiliseront aussi des galets de rivière et par mouvement rotatif de frottement obtiendront l'effet souhaité.

Ils réalisaient des plateformes constituées de mur périmétral et de remblais internes, constitués de pierres, galets, terre, amenés à dos d'hommes et/ou de camélidés tels que les lamas et autres alpagas, dans des sacs de larges mailles fait en matériaux végétal tressé appelé "chicra" et souvent jetté dans le remblais avec la charge par paresse, système de production et de rendement ou encore par offrande.


Pierres, joncs, bois, feuillages, ossements, terre, eau, agriculture, pêche, ramassage sont les éléments de base de cette société.
Les pierres servent d'outils, pour casser d'autres pierres qui serviront notamment en construction pour former des plocs ou pour les polir. D'autres serviront d'instrument ou d'armes comme des haches et hachette, des casses têtes, des éléments de jets.

Des fruits aussi comme des calebasses séchées leurs servent de récipients de diverses tailles, avec ou sans couvercle.


Dans les cultes le décorum, la lumière, la fumée et le feu ainsi que les sons ou la musique principalement chantée ou produite par des instruments à vent comme les flûtes d' os taillés comme ci-dessus ont dû jouer un rôle prépondérant.

Les éléments marins sont aussi très présents. On trouvera des reste de molusques et autres fruits de mer et des vertèbres de poissons de puis les plus petits jusqu'aux plus grands. Des sadrines et anchevettes jusqu'à des vertèbres de baleines.

Vertèbres de sardines et anchevettes retrouvées dans les déchets près des habitations Vertèbre de baleine retrouvée sur le site de Caral


Tous les bâtiments de cultes et principalement les pyramides tronquées et plateformes concentriques, possèdent à l'arrière à quelques mètres à peine des maisons ayant du appartenir aux prêtres qui y officiaient et leur famille (femme, enfants) pour ceux qui en avait une.

Ces bâtiments "stuqués" d'argile, auraient été tous ou presque peint de couleur dominante selon l'époque. Les archéologues déterminent que la première "mode" en matière de couleur aurait été de teinte rouge, la seconde jaune ou tirant sur le jaune ou l'ocre, la dernière était blanche. En effet la plupart des murs peints retrouvés possédaient plusieurs couches de couleurs seb superposant dans cet ordre de couleur. (Voir photographie ci-dessous: sous le plastique protecteur un mur peint montre la dernière couche de peinture blanche)

Le principe de l'amphithéâtre circulaire à gradin (voir ci-dessous) semble avoir été apprécié et utilisé par les cultures de l'époque avec accès de l'extérieur, mais aussi donnant vers l'édifice principale comme c'est le cas ici.

Sur cette même photographie on peut voir l'espace plan ou presque, en la partie centre gauche de la vue, destiné au "Katu" ou marché, où les commerçants, voyageurs, échangeurs, acheteurs, badaux se rassemblaient.
Les étales devaient être pour une part couvert, car des vestiges de pieux ou support en bois ont été trouvé en divers endroits dans cette superficie. Ces toits devaient probablement être relativement légers et fait comme encore actuellement dans la région, de joncs tressés.

Les fouilles en 2003 sont réalisées avec une équipe de 11 archéologues, 25 ouvriers aux excavations et 8 ouvriers spécialisés dans la conservations, trvaillant sur des roulement allant pour les archéologues de 22 jours de travail suivis de 8 de repos..La plupart des ouvriers étant à la base des agriculteurs de la région. Se sont ces excavations qui ont permis sous le contrôle de l'archéologue

A 1,5km de Caral se trouve le site de Miraya qui demande encore beaucoup de travail d'investigation et d'excavation avant d'avoir une vision claire de son extension et de l'importance des constructions qui le constituaient

Miraya 3000 ans avant J-C

Pour nous aider à imaginer l'extension réelle du site et les concepts architecturaux les archéologues et l'Institut National de Culture péruvien firent construire une maquette à l'échelle de l'ensemble du site et une ébauche de musée s'est aussi constituée avec les objets trouvés, les restes de coquillages, de pierre et autres.
 

Si vous voulez en voir plus,
Faites clic sur la photo ci après
 
  ATTENTION: Les photographies prisent ci-avant le furent en 2003. En 2004, des règles internes d'une absurdité confondante pour un esprit de promotion du tourisme dans la zone interdit à quiconque (simples touristes comme reporters et journalistes) de prendre des photographies même extérieures et panoramiques sans autorisation préalable de l'archéologue en chef dont les bureaux sont à Lima (si vous arrivez à Caral sans autorisation, il vous faudra retourner à Lima la demander (= 400km aller/retour!). Ne vous laissez donc pas surprendre!

 
 
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